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En constante croissance depuis l’avènement des géants numériques tel Apple Music et Spotify, la distribution en ligne devient incontournable à l’heure où votre audience passe de plus en plus de temps sur son ordinateur ou son smartphone.

Distribution directe, agrégateurs, distributeurs digitaux : trois différents styles de distribution avec leurs avantages et inconvénients.

Distinguons des plateformes de distribution « ouvertes »/« directes » (sur lesquelles la diffusion de contenu est simple, gratuite, sans intermédiaires) et d’autres « fermées » (Spotify, Deezer, Apple Music… qui vous permettent d’atteindre une audience plus importante et de mieux vous rémunérer, mais pour lesquels il vous faut passer par un·e intermédiaire).

 Et commençons par nous pencher sur ces plateformes « ouvertes ».

  • La distribution directe : Soundcloud , Youtube, Bandcamp

Si vous voulez faire quelques tests lorsque vous démarrez, Soundcloud est une plateforme intéressante qui vous permet de contrôler la distribution de votre musique de manière réactive (renommer un titre, uploader une nouvelle version du morceau, changer l’artwork,…prends un rien de temps) et d’avoir des statistiques sur le public qui écoute votre musique. Elle est également abondamment utilisée pour partager des morceaux de manière privée, que ce soit pour faire écouter à un·e professionnel·le ou à un·e autre artiste avec qui vous collaborez.

Bien que décrié pour la très faible rémunération reversée aux ayants-droits, Youtube reste largement (en 2018) le service le plus utilisé par le public pour écouter de la musique. Ce qui en fait aussi un espace intéressant pour diffuser vos premiers morceaux, à un stade où vous voulez mettre le moins de barrières possibles entre le public et votre musique et où la rémunération de votre travail n’est pas encore votre préoccupation.

Bandcamp propose aussi une offre intéressante, gratuite, permettant de vendre votre musique en physique ou digital ainsi que votre merchandising (commission de 15% pour le digital, 10% pour le merch), de créer une page personnalisée correspondant à l’image de votre groupe, de récupérer des adresses mails, de modifier les informations diffusées de manière réactive…

A moins d’être une major, il y a peu de chances que vous puissiez directement distribuer votre musique sur les plateformes « fermées ». Le processus de traiter en direct avec les plateformes est long et fastidieux (négocier les taux avec chacune, leur livrer des fichiers audio dans différents formats, avoir différents fichiers à gérer pour les reportings, répéter le même type d’actions sur les 35 plateformes auxquelles vous livrez vos morceaux…), d’où l’existence des intermédiaires parmi lesquels on distingue agrégateurs digitaux et distributeurs numériques.

  • Les agrégateurs digitaux

En passant par un agrégateur, vous pourrez diffuser votre musique sur les plateformes avec lesquelles celui-ci travaille.

Plusieurs dizaines d’entre eux se partagent le marché, mais être chez un acteur historique avec une certaine stabilité financière diminue le risque que celui-ci disparaisse et les conditions initiales de distribution de vos morceaux avec (Cf. Zimbalam).

Nous vous redirigeons vers ce très bon comparatif paru sur Marketing Musical qui compare 8 services qui ont le vent en poupe. Nous vous invitons à être vigilant sur des critères autres que le prix initial ou annuel :

  • le nombre de plateformes sur lesquelles votre musique sera distribuée (selon l’esthétique de votre projet, une distribution sur Beatport sera par exemple incontournable pour certains)
  • la présence ou non de frais annuels
  • le montant des commissions prélevées

Les huit services en lice : iMusicianSpinnupTuneCoreWisebandDittoDistroKid et RouteNote.

De nombreux autres acteur·rice·s ne font pas partie de ce comparatif, en voici quelques uns : Amuse (gratuit, sur mobile exclusivement, encore jeune mais peu de retours négatifs), Landr (société bien connue pour ses services de mastering automatisés en ligne), Horus Music,AWAL (sur sélection/invitation – on surfe donc entre agrégateurs et distributeurs digitaux), FreshTunes (gratuit, avec des retours très mitigés), Octiive, OneRPM (surtout pour l’Amérique du Sud), Reverbnation (comme Landr ou Wiseband, ils offrent de nombreux services annexes au musicien·ne indépendant·e)…

  • Un distributeur numérique

A la différence d’un agrégateur, un distributeur aura tendance à proposer un meilleur support en termes de marketing / promotion, sachant que sa rémunération se fait seulement sur les revenus, il est donc essentiel pour un distributeur que des ventes/streams aient lieu.

Quelques noms : IdolBelieveTheOrchard

Contrepartie logique : un agrégateur acceptera de traiter avec des artistes en direct, quelle que soit la taille de leur catalogue ou la « qualité » de leurs productions, tandis qu’un distributeur aura tendance à être sélectif sur des critères quantitatifs et qualitatifs, attendant un retour sur les investissements qu’il aura fait pour que l’artiste soit distribué de manière visible. Il favorisera les relations avec un label, et demandera un historique de ventes / revenus / plan marketing avant d’accepter (ou pas) de travailler avec quelqu’un.

A l’heure où les revenus du physique et du digital sont équivalents (bien qu’il existe des différences selon les esthétiques) il est extrêmement rare, voir impossible de faire en sorte de confier à une société votre distribution physique (Ex : Socadisc,…) et votre distribution digitale à une autre.

A noter, en conclusion : 

Toutes ces sociétés ne possèdent aucuns de vos droits d’auteurs, de vos droits de producteur·rice·s ou de votre musique. Même lorsque ces services prennent une commission, il s’agit d’une commission sur vos revenus, et rien d’autre.

Il est intéressant de savoir qu’une bonne partie des agrégateurs ont été rachetés ou créés par des distributeurs numériques (par exemple TuneCore qui appartient à Believe). Les frontières ne sont donc pas étanches d’une société à l’autre. Le travail fourni par ces deux types de services étant essentiellement le même. L’investissement fait sur un·e artiste (et sa contrepartie logique, la rémunération du distributeur) étant la principale différence. Enfin, les majors cherchent à investir massivement dans ces sociétés, voir à les racheter intégralement, pour ne pas être laissés sur la touche (exemple avec Universal et Spinnup).